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MORIN KHUUR & URTIIN DUU
1 mars 2009

JOURNAL DE VOYAGE - (1) BERCEUSES MONGOLES - (2) CONSTRUISONS LA GER ( LA YOURTE ) ET MANGEONS LA SOUPE MONGOLE

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SOMMAIRE :
# JOURNAL DE VOYAGE 1 : BERCEUSES MONGOLES
# JOURNAL DE VOYAGE 2 : CONSTRUISONS LA GER (LA YOURTE) ET MANGEONS LA SOUPE MONGOLE

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JOURNAL DE VOYAGE  1


BERCEUSES 
MONGOLES

--- Liens vers Youtube, au fil du récit. ---


– Bonjour, vous avez fait bon voyage ?
Pour venir ici depuis Ulaanbaatar, il y a un long chemin à parcourir! Et c'est déjà le soir. »
Notre hôte s'arrête et tend l'oreille. Puis il explique:
– Il y a de plus en plus de loups. Et ils viennent rôder autour du troupeau. »
Il fait nuit noire et soudain, je ne me sens pas trop rassuré.
– Vous n'avez pas peur des loups ? » demande-t-il.
Mon interprète traduit.
Les yeux écarquillés, j'avance une moue pensive, en cachant vaillamment mon inquiétude.
– Pas avec vous » assure mon interprète. C'est une jeune femme pleine d'esprit.
Notre hôte sourit avec bienveillance et reprend la parole.
Mon interprète m'explique:
« Nous allons entrer dans la "ger", sans faire trop de bruit...
Parce qu'il y a de jeunes enfants qui doivent dormir bientôt. »


Je compends parfaitement.
La "ger", c'est la tente des nomades, qu'on appelle en français une yourte, mot d'origine turque. En langage mongol, c'est la "ger".
En chemin, mon interprète m'a expliqué que toute une famille vit dans l'espace commun de la ger. Il y a un côté pour les hommes et un côté pour les femmes, mais cette petite maison démontable n'a qu'une seule pièce et pas de cloison. Chez les nomades, aucune personne ne dispose d'une pièce pour elle seule, où elle pourrait se retirer.
Les nomades ont beaucoup à faire à l'extérieur, dans le très vaste espace mongol.
Mais quand on rentre –le soir par exemple– on se retrouve tous ensemble dans l'espace réduit de la ger.

J'entre et je salue timidement, on me répond chaleureusement.
Il me semble qu'il y déjà beaucoup de monde dans la ger, beaucoup plus que je n'imaginais.
Je me sens terriblement gêné de débarquer ainsi, avec mon interprète, parmi ces gens simples que je vais, forcément, déranger.
Je me tourne vers mon interprète d'un air interrogateur et gêné. En hochant la tête, elle m'encourage à avancer.

Mon interprète est assaillie de questions et je me retrouve, malgré moi, au centre de l'attention. Je devine un flot de questions très directes et, timide comme je suis, je me sens atrocement gêné.
Ils demandent d'où je viens, si je suis marié. Par quel moyen nous sommes venus, depuis Ulaanbaatar.
Par la route depuis Ulaanbaatar, oh c'est très long ! Et en plus, en hiver. Oui, quelle drôle d'idée de venir en hiver. Pourquoi ?
Mon interprète se tourne vers moi. Je bafouille une réponse.
"Parce que ça s'est trouvé comme ça, une période de temps libre."
D'ailleurs, nous ne sommes qu'au début de l'hiver. La température est descendue à moins vingt degrés Celsius la nuit dernière. Mais dans deux mois, ce sera moins quarante...

Dehors, je n'avais presque pas froid, parce que j'avais accumulé les épaisseurs. Mais ici, dans la chaleur de la ger, je suis beaucoup trop couvert et je suis, en outre, rouge de confusion. Si on posait une bouilloire sur ma face, sûrement l'eau se mettrait à bouillir et on pourrait faire du thé tout de suite. J'ai trop chaud, j'étouffe, je commence à enlever quelques unes des multiples pelures qui m'enveloppent. Et comme dans un oignon, chaque pelure en cache une autre, on n'en voit jamais la fin. Ça va un tout petit peu mieux.

Mon interprète signale que je m'intéresse au morin khuur (violoncelle à tête de cheval) et à l'urtiin duu (chant long, une forme de chant traditionnel mongol).
Mes hôtes prennent bonne note de cet intérêt pour leur culture traditionnelle.
Mais tout ça dure peu, ils pensent que nous devons manger.

En deux coups de cuillère à pot, je me retrouve devant une soupe de céréales et de mouton, brûlante et toute fumante.
Mon interprète prend les devants et se fait attribuer une portion raisonnable.

Il y a effectivement, deux petits enfants... qui m'ont observé en silence.
Et pendant que je mange, en me faisant tout petit, tellement je me sens confus de m'immiscer ainsi dans l'intimité de ces gens très simples, les femmes couchent les deux petits et l'une d'elle commence à chanter.

Voici ce premier chant, une berceuse:
http://www.youtube.com/watch?v=htmQfepebhM
Tous les Mongols ont entendu ce chant - très ancien - dans leur petite enfance.

On me re-sert de la soupe, c'est beaucoup trop pour moi et par une mimique mi-effrayée, mi-implorante, je signale à mon interprète que c'est excessif.
Après, mes hôtes me font en plus manger du fromage de brebis.

Une autre femme s'est mise à chanter ce chant, une autre berceuse:
http://www.youtube.com/watch?v=q_Ne7pABgoo&NR=1
Urna Chahar
-Tugchi: Buuvei, extrait de l'album Amilal (2005
Urna Chahar-Tugchi vient d'une famille de nomades, elle a grandi au milieu des chevaux et des moutons, dans les vastes espaces mongols.

Là, je suis tellement impressionné que j'oublie tout.
J'oublie même de mâcher ce fromage de brebis, très bon d'ailleurs.
Cette voix si haute, cette vois si pure...
Il me semble que si le paradis existe, il doit ressembler à cette voix, cette voix d'ange.

Tout bas, je demande à mon interprète qui est cette chanteuse, à qui appartient cette voix fabuleuse - au sens propre du terme -, une voix qui semble sortir tout droit d'une fable merveilleuse, d'une légende qui serait devenue, soudain, réalité, dans l'espace enchanté de la nuit.

C'est une grande chanteuse », me dit mon interprète,  et elle poursuit « C'est une grande interprète d'urtiin duu. Ceci était une berceuse, mais peut-être,
les jours prochains, l'entendrons-nous chanter l'urtiin duu, le chant long. »

Les yeux grand ouverts comme enfants qui rêvent tout éveillés, je me laisse guider jusqu'à une banquette, le long de la paroi de la ger.
Tout est là et, en même temps, tout a disparu.
Je n'ai pas envie de parler.
En moi monte une vague envie de pleurer. Quelque chose qui ressemblerait à une envie de pleurer très ancienne et très enfouie, qui referait surface. J'ai le coeur triste. Je sais que je ne pleurerai pas. Mais un jour, peut-être, en écoutant cette voix...

Je ferme les yeux.
Maintenant, tout autant que les bruits du dedans, me parviennent les bruits du dehors. Les quelques bruits que font les animaux dans leur enclos. Obscur piétinement, bruits divers de gorge et de narine,  renâclement, expiration bruyante. Il fait bien froid, mais il n'y pas trop de vent. Bien regroupés, ils perdent moins de chaleur. Cependant, ils flairent avec inquiétude la moindre odeurs qui leur vient: les loups sont-ils dans les parages?

Je suis fatigué, malade, et j'ai vécu tant de choses.

Un menu remue-ménage continue autour de moi. Désormais les occupants de la ger parlent plus bas.
Alors même que tout semblait aller vers le silence, la même chanteuse commence un autre chant:
http://www.youtube.com/watch?v=TbfszHbEByk 
Un chant lui aussi si calme et apaisant.

Petit monde tout rond, petite maison ronde comme le monde, la ger s'endort.
Un homme ira peut-être au dehors, pendant la nuit, si un indice laisse penser que les loups s'approchent.

Je n'en saurai rien et, malgré l'étrange et familière nouveauté du monde qui m'entoure, je m'endormirai profondément, réveillé pourtant au milieu de la nuit par les ennuis de santé qui ne m'ont pas quitté, depuis des années.

Alors, sans espoir de me rendormir, j'écoute la nuit...,
j'imagine et je sens les moutons et chevaux, dehors, tout près,
chaque troupeau fait bloc, dans l'immensité du paysage froid.
Ces animaux -certes rustiques- supportent des conditions si rudes...
Quel lourd fardeau chacun doit porter.
Voici venu le temps d'une profonde humilité.

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JOURNAL DE VOYAGE  2

CONSTRUISONS LA GER
( LA YOURTE )
ET MANGEONS LA SOUPE MONGOLE

--- Lien vers Youtube au fil du récit. ---


Ce matin, je me sens déjà plus à l'aise.
Mais il faut que je vous présente la ger (la yourte) de façon un peu plus méthodique.

Allez, on va la monter ensemble, les enfants.
On va prendre ces treillis en bois, on les déplie, on les déploie:
on obtient de panneaux de lattes croisées qui vont constituer les parois de la ger.
Oui, c'est assez fin. On les met à la verticale, on les incurve, on n'oublie de laisser un espace vide : pour la porte !
Deux volontaires pour ériger la porte, voilà construite l'orbe de la ger.
Ah oui, la porte n'est pas bien haute, les plus grands devront baisser la tête pour franchir le seuil.

Ah non, ça n'est pas bon, ce qu'on a fait. Pas du tout, du tout, du tout...
Vous ne voyez pas ce qui cloche ? Personne ?
Ça n'est pas ça du tout ( gros soupir ).
Regardez la porte, qu'est-ce qui ne va pas ?
Son orientation !
La ger doit s'ouvrir vers le soleil, la porte doit être au sud !

Mais bon, vous ne l'oublierez pas, maintenant.
Deux volontaires pour ôter la porte.
Maintenant on reforme l'arc de cercle avec les croisillons, avec l'ouverture... ICI, exposée au sud. Avec ces sangles, vous reliez le chambranle de la porte aux croisillons. Ouf ! Voilà.

Ça va mieux.
Ça va beaucoup mieux.
Et le toit, maintenant...

Comment placer un toit sur des parois en croisillons, aussi frêles ?
Eh bien, le toit sera soutenu par ces deux gros piliers que nous allons installer face à la porte, de part et d'autre du centre.
Deux piliers, bien solides, ceux-là, et ça va suffire pour soutenir l'essentiel du toit.

Attendez, attendez! Il faut d'abord bien consolider, grâce à des sangles, le vaste cylindre vertical délimité par les treillis de bois.

Maintenant, les deux piliers : ils viennent se placer de part et d'autre du centre du cercle. Non, pas comme ça. Regardez la base des piliers.
La ligne -imaginaire- qui joint la base des piliers doit être parallèle au seuil de la porte.
Voilà ! C'est très rigoureux.

Hé, pas besoin d'être à quatre pour tenir ces deux piliers!
Vous croyez que dans une famille de nomades, ils sont douze pour monter la ger?
Pour tenir les deux piliers, un seul homme suffit, les bras écartés, chaque main tenant un pilier.

Au-dessus des deux piliers, un "cercle de bois", pour décrire simplement une pièce de bois un peu complexe.

Regardez: juste devant les piliers, on placera le gros poêle en fonte, très massif, très lourd.
À l'arrière du poêle, vous savez, il y a un gros tuyau qui se coude et s'élève à la verticale. Ce tuyau sera exactement au centre du cercle de la ger. C'est par ce tuyau que sort la fumée, elle montera à la verticale et s'échappera de la ger par cette ouverture, au centre du "cercle de bois" qui couronne la charpente.

Sur ce "cercle de bois", les perches vont venir s'emboîter, comme les rayons d'une roue. Et ce "cercle de bois", c'est le moyeu de la roue, la pièce centrale du toit.

Bon, ça me paraît correct, maintenant.
Chaque perche viendra donc s'emboîter sur la pièce centrale comme un rayon sur un moyeu, et l'autre extrémité de la perche reposera sur un croisillon.
Et comme ces croisillons sont eux-mêmes bien maintenus par les sangles, la paroi ne va pas s'écrouler sous le poids du toit.

Le poids du toit, ce n'est pas que la charpente.
Il faut maintenant poser les couches de feutre qui vont isoler la ger de l'extérieur. Plus il fait froid, et plus on ajoute de couches de feutre.
C'est léger et très isolant. Et la matière première est là, tout autour.

Où ça ? Mais sur le dos des moutons, mes agneaux.
Sur le dos des moutons.
Vous les sentez, ces moutons ? Vous sentez leur odeur un peu forte ? Vous sentez sous vos doigts la laine des moutons ?
Vous avez déjà touché des moutons vivants ?
Alors vous avez senti sous vos doigts une toison grasse.
Après avoir touché la toison des moutons, il vous est resté sur les doigts une trace grasse, c'est le suint.
Après avoir tondu les moutons, on dégraisse la laine, et on récupère le suint qu'on raffine pour obtenir de la lanoline, qu'on utilise dans les produits de beauté.
Sous nos latitudes, du moins. Car en Mongolie, je ne sais pas. Je ne sais pas tout sur la Mongolie, je l'avoue bien volontiers et pour aller au-delà, il vous faudra chercher quelqu'un de plus savant. Ou aller vivre en Mongolie, pendant quelques temps. Quelques années. Pas seulement l'été. Ce serait trop facile. Et puis l'été est tellement court, là-bas. Si vous n'avez pas vécu l'hiver en Mongolie, en pleine nature, avec les nomades, vous ne pouvez dire que vous connaissez la Mongolie...

Bon, vous avez presque fini la construction de la ger.
Il reste à poser sur le feutre cette grande toile blanche qu'on va placer tous ensemble et qui tombe... comme une robe... sur le corps de la ger.

Alors, à l'intérieur, comment s'organise-t-on ?
Sûrement pas au hasard. Il y a des traditions, des rites.
Et des questions de physique élémentaire, comme l'évacuation de la fumée, d'où l'emplacement du poêle, comme nous l'avons vu: juste devant les piliers, sous l'ouverture centrale.

Restons devant le seuil et regardons l'intérieur.
Derrière nous, au sud, le soleil.
Devant nous, à l'opposé de la porte, le fond de la ger, au nord.
À notre gauche, l'ouest. À notre droite, l'est.

La partie sud-est, sur la droite, et vers la porte, est l'endroit où l'on prépare la cuisine, le fromage. L'est est le côté des femmes et des enfants.

La partie nord-ouest est celle des hommes, des aînés, des invités.

J'ai une question sur la cuisine.
Les Mongols mangent de la soupe, et le repas typique commence et finit par un bol de thé. Donc:
thé - soupe - thé.
La soupe mongole est à base de viande.
Le bouillon qu'on obtient en faisant cuire la viande est utilisé pour la soupe.

Les nomades sont des éleveurs et non pas des cultivateurs, donc la viande a une place et un statut essentiel dans leur alimentation.
Le lait et les produits laitiers comptent aussi beaucoup. Le lait est utilisé pour fabriqué du fromage, qui présente l'avantage de pouvoir se conserver facilement et longtemps.

Mais les Mongols consomment aussi des raviolis fait maison, et en particulier ils offrent des raviolis à leurs visiteurs.
Tant qu'il ne fait pas très froid, les raviolis sont préparés pour une consommation immédiate.
Mais quand il fait bien froid, la Nature permet de bien conserver les raviolis: la température extérieur les congèle! Les raviolis sont alors entreposés à l'extérieur de la ger. Les grands froids n'ont pas que des inconvénients. ;)

Il y a deux grandes catégories de raviolis mongols: les grands raviolis cuits vapeur, et les petits raviolis qui, eux, sont bouillis.
On les fabrique à la main et, à l'intérieur du ravioli, on dépose une farce de viande et d'oignon hachés menu.
Le ravioli doit contenir le "jus gras" qui est considéré, à juste titre, comme étant nourrissant.
Souvenez-vous du climat...

D'ailleurs, soit dit en passant, et ce n'est pas un hasard, dans le Nord de la Chine on fabrique également, de manière traditionnelle, des raviolis "au jus". C'est tout à fait comparable.

L'opération délicate, dans la fabrication des raviolis au jus, consiste à bien refermer le ravioli, de façon que le ravioli ne laisse pas échapper pendant la cuisson le "jus qui nourrit". La main droite étant considéré comme "pure", c'est à elle qu'il revient de fermer le ravioli.

Non seulement ce n'est pas si facile de bien refermer le ravioli, mais en outre, il faut que le ravioli satisfasse à certains canons esthétiques:il faut que le ravioli soit joliment refermé!
Surtout les gros raviolis : cuits à la vapeur, ils conservent bien leur forme.
Pour les petits raviolis, le problème c'est qu'étant bouillis, ils sont déformés par la cuisson.

Pour manger un gros ravioli vapeur, on coupe avec petit bout de pâte, de façon à créer un trou par lequel on aspire le fameux jus nourrissant.
Mais les raviolis vapeur sont un emprunt au monde chinois. Le ravioli le plus valorisé -peut-être- par les Mongols, c'est le petit ravioli bouilli.

En dix minutes, les petits raviolis bouillis sont cuits et, de toute façon, c'est facile à voir: ils remontent à la surface...
On mange les petits raviolis bouillis avec le bouillon de leur cuisson.

La qualité de la pâte est trèèès importante pour les raviolis: à aucun moment, la pâte ne doit se rompre. C'est d'ailleurs cette caractéristique qui permettra au ravioli de ne pas laisser échapper son jus. À condition d'avoir, par surcroît, parfaitement refermé le ravioli...

Bon, je n'épuiserai pas ici le sujet de la nourriture. Dans toutes les sociétés humaines, c'est un sujet très vaste. Les nourritures consommées lors des grandes fêtes annuelles - le nouvel an lunaire, par exemple-, les nourritures qu'on offre aux invités, tout cela mérite une description soigneuse.

Pour ma part, avant de refermer ma contribution du jour, je voudrais revenir sur un des buts de mon long voyage: la musique traditionnelle mongole. Cet instrument orné d'une têtre de cheval, qui s'appelle morin khuur ( vièle-cheval). Les sons émouvants de cet instrument. Et puis, cette forme de chant traditionnel qu'on appelle l'urtiin duu (chant long). Un forme de chant qui m'a tellement ébloui que j'ai fait ce long voyage pour venir l'écouter... sur les terres qui l'ont vu naître, il y a deux mille ans, dit-on...
Attention, prononciation:
Dans khuur (cheval), le "kh" se prononce comme le "ch" allemand de "Achtung".

L'urtiin duu est pratiqué en public lors des fêtes: les grandes fêtes annuelles, les mariages... Dans la tradition, la chanteuse ou le chanteur d'urtiin duu est accompagné par un joueur de morin khuur qui est, dans la tradition, un homme.
(Mais de nos jours, beaucoup de jeunes filles mongoles apprennent le morin khuur).

Aussi, pour finir cet article, je vous laisse avec une vidéo qui vous présente, selon les règles de la tradition, une chanteuse d'urtiin duu accompagné d'un joueur de morin khhur.
Sur cette vidéo, ne soyez pas surpris de voir des sous-titres en chinois: ces artistes sont de ''Mongolie intérieure'', province de Chine.
Mais ce sont bien d'authentiques mongols, et c'est un authentique urtiin duu que vous pouvez écouter ici, en contemplant un de ces magnifiques paysages mongols.
Pour ceux qui sont intéressés par le morin khuur, observez bien le jeu du musicien.
Et vous pouvez admirer sans retenue la performance de la chanteuse:  l'urtiin duu est un très beau chant, et c'est aussi une impressionnante performance vocale.
Là aussi, si vous aimez chanter, ne vous décourager: tout s'apprend.
Voici la chanteuse Hodut dans "Ih Bogdo Bolgen Hanggai"
http://www.youtube.com/watch?v=bOIjGyv13Sk

Pour ma part, au terme de ma seconde journée, je retourne sous la ger.
Une bonne soupe mongole m'attend.
Bien chaude, bien nourrissante.

La Nuit est déjà là, épaisse et froide.
Elle entoure la ger, seule trace humaine au milieu d'un immense paysage...

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